LÀ-HAUT de PETE DOCTER & BOB PETERSON (2009)
Publié le 10 Septembre 2009
ATTENTION, RISQUE DE SPOILERS !
LÀ-HAUT (Up)
Film américain
Date de sortie: 29 juillet 2009
Genre: Animation Durée: 1h35 Tous publics
Conseil personnel: Pour toute la famille.
Couleur
Enfant, Carl avait pour idole l'explorateur Charles Muntz. Plus tard, il épousa Ellie, avec laquelle il vécut un bonheur sans nuages. Mais celle-ci n'est plus et Carl est à présent un vieux grincheux de 78 ans. Sa petite maison menacée par un projet immobilier, il décide un jour de lui attacher des milliers de ballons et s'envole vers l'Amérique du Sud. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que le jeune Russell, un scout rondouillard et débordant d'énergie, s'inviterait à son bord...
LA CHRONIQUE DE KLEINHASE:
Chaque année à la même période, vers la fin juillet-début août, c'est toujours le même rituel: dès qu'un nouveau Pixar sort en salles, tout le monde (journalistes et spectateurs) s'accorde à dire que c'est LE chef-d'uvre ultime du studio, parce que c'est le plus beau, le plus magique, le plus audacieux, le plus étonnant film d'animation jamais fait. Or, l'année suivante, ce qui était pourtant considéré comme << LE chef-d'uvre ultime >> est détrôné par une autre production du studio, bien plus merveilleuse, plus fantastique, plus inventive, etc, etc, etc.
Autrement dit, lorsqu'un nouveau Pixar débarque sur le grand écran, on croit toujours avoir vu l'apothéose finale. Mais Luxo Jr. (la lampe qui sert de logo au célèbre studio) s'illumine aussitôt, comme pour nous dire qu'une uvre encore plus lumineuse s'apprête à voir le jour.
Car la force de Pixar est de surprendre le public à chaque fois en l'entraînant dans des histoires toujours plus rocambolesques les unes que les autres, tout en l'enchantant avec une animation qui se veut de plus en plus virtuose et créative de film en film. Sorti en salles il y a tout juste un mois, Là-haut en est une nouvelle preuve par excellence.
Mais d'ailleurs, qu'est-ce que Là-haut ? Un endroit mystérieux, un sommet difficile à trouver, un paradis secret où chacun d'entre nous aimerait aller un jour ??... Pour Carl, le personnage principal de ce long-métrage, Là-haut ressemble plutôt à un rêve d'enfant. Un vieux rêve de môme qui ne s'est malheureusement jamais réalisé, faute de chance et peut-être aussi de temps, la vie étant hélas bien trop courte...
Aujourd'hui, Carl est un vieillard bougon et solitaire, qui ne vit plus que dans le souvenir d'Ellie, sa défunte épouse, et attend tristement sa dernière heure. Mais après tout, pourquoi ne pas profiter du temps qui lui reste pour exaucer ce rêve qu'il entretient depuis si longtemps, ce rêve fou qu'il aurait tant voulu partager avec Ellie ?... N'ayant plus rien à perdre, Carl fait s'envoler sa maison en l'amarrant à des milliers de ballons et met le cap sur l'Amérique du Sud. Une destination bien lointaine, où un mythique explorateur s'était jadis rendu alors que Carl n'était encore qu'un gamin timide et peureux. En décidant d'aller là-bas aujourd'hui, Carl espère donc marcher sur les traces de son idole. Seulement, il ignore que Russell, un jeune scout intrépide, s'est embarqué avec lui... d'autant plus qu'une odyssée dangereuse et semée d'embûches attend les deux voyageurs...
Résumé ainsi, le synopsis de Là-haut pourrait sembler complètement banal et sans intérêt: un grand-père ronchon et taciturne qui accomplit un rêve d'enfant et apprend à ouvrir son cur au monde et aux autres en prenant sous son aile un scout dévoué et bavard, lui aussi victime d'une solitude pesante.
Réduire Là-haut à un simple voyage initiatique et à une réflexion moralisatrice sur les rapports entre un vieil homme et un enfant, c'est vraiment mal connaître Pixar, qui puise dans d'immenses ressources afin d'apporter le plein d'imagination à l'intrigue, qui se révèle donc toujours aussi étoffée et surprenante. Les réalisateurs Pete Docter et Bob Peterson ont également su lui donner un côté très loufoque souvent bienvenu, ainsi que ce petit grain de folie douce qui caractérise toujours les productions Pixar. Sans oublier, bien sûr, la poésie et l'émotion nécessaires à la magie de ce conte tendre et farfelu.
Et une fois n'est pas coutume, l'animation rime avec quintessence. Que ce soit les milliers de ballons multicolores attachés à la maison, les paysages tellement grandioses qu'ils finissent par sembler réels ou les expressions particulièrement saisissantes des visages, l'animation atteint comme d'habitude le zénith de la beauté et de la qualité.
Il faut d'ailleurs savoir que Là-haut est le premier long-métrage Pixar à avoir été spécialement conçu pour la 3D. Si pour ma part je n'ai pas eu le privilège de le découvrir en 3D (le cinéma où je me rends n'étant pas équipé), l'émerveillement et la féerie étaient quand même au rendez-vous. La musique est en outre somptueuse et le doublage, très réussi (quelle bonne idée d'avoir choisi Charles Aznavour pour être la voix française de Carl !).
EN GUISE DE CONCLUSION:
Annoncé comme l'une des sorties majeures de l'été 2009, Là-haut aura également eu l'honneur, en mai dernier, de faire l'ouverture du 62e Festival de Cannes... une grande première pour un film d'animation, qui en dit très long sur la place de choix qu'occupe désormais Pixar dans ce genre cinématographique trop longtemps sous-estimé parce que soi-disant principalement destiné à un public surtout fait de jeunes. Avec Là-haut, les brillants créateurs de << Toy Story >>, du << Monde de Nemo >> ou - plus récemment - de l'innovant et prodigieux << WALL.E >> tordent une nouvelle fois le cou à ce stupide préjugé, nous invitant à ranger nos yeux d'adultes au placard et à retrouver pendant 90 minutes notre âme éternelle d'enfant, afin de prendre un bon bol d'air frais en compagnie d'un papy certes un peu emmerdant mais qui, au final, se montrera bien plus attachant qu'il n'y paraît...
K.H.
Nominations et récompenses obtenues, le détail complet > ICI